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LE CIEL GRIS, CE MATIN…


Pleurs de joie, amoureux baptême,
Tintillement preste et joyeux !
La nue, active et fraîche, sème
Un blé transparent et frileux.

Et puis ce beau jet soudain cesse :
Tout est paisible, frais, câlin ;
Partout des gouttes d’eau se pressent
Comme un fin muguet cristallin.

L’atmosphère est mouvementée :
De courtes brises, dans l’éther,
Clapotent, mollement heurtées
Contre le cap des rameaux verts.
Les vents légers s’enflent, s’abaissent ;
Que de grâces, de politesses !
J’accueille, dans mon cœur ouvert,
Ces salutations de l’air…