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LES ADOLESCENTS


— Je ne veux rien de plus vivace, glorieux,
Que votre doux appel innocent et champêtre,
Vous qui serez encor quand j’aurai cessé d’être,
Échos de mes plaisirs et reflets de mes yeux !

Pour que vous ne soyez ni craintifs, ni farouches,
Je fais semblant de rire et je parle en jouant,
Et la chère candeur de vos lumineux ans
Boit les gouttes d’un miel qui pleure sur ma bouche.

Adolescents des soirs, que j’aime votre émoi !
Sur mes feuillets ouverts laissez couler vos larmes,
Ô vous dont c’est la force et l’ineffable charme
D’avoir quelques printemps déjà de moins que moi…