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LA MALMAISON


Quelle paix à la Malmaison
Dans un jour de chaude saison :
Un jour vaste, ouvert, qui s’épanche
Sur la sensible maison blanche…
Deux longues écharpes de fleurs
Déroulent leurs fortes couleurs
Jusqu’au clair portail, qui s’étale
Comme une tente triomphale…
Et puis c’est la paix tout autour,
L’humble action d’un calme jour
J’entends une faux qu’on aiguise,
Le chant des cigales se brise
Sur la pelouse au gazon haut.
Devant la porte du château
Montent, dans l’azur qui haletto,
Deux colonnettes violettes,
Petits cyprès de marbre ancien,
Ifs bleus du ciel égyptien,