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C’EST L’ORIENT DANS MA PROVINCE


Le jour est tendre, l’air est chaud,
Le soleil rit de lieue en lieue,
L’azur, sur les maisons de chaux,
Met sa caresse lisse et bleue.

Ah ! que les jardins sont joyeux ;
C’est l’Orient dans ma province,
Les fenêtres ouvrent leurs yeux
Sous le toit jaune, rose et mince.

C’est le Caire et l’Abyssinie
Dans ma ville aux vergers luisants,
La molle pêche à l’agonie
Fait écumer son tiède sang.

Le figuier, dont la belle feuille
Semble être encore au paradis
Pour qu’Ève tremblante la cueille,
S’englue au soleil de midi.

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