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RÊVERIE PERSANE


Alors, dans leur charmant palais de porcelaine
Je suivrai, confiante, heureuse, le cœur pur,
Ces beaux petits garçons dont le bonnet de laine
Est comme un noir hiver sous un immense azur.

Je verrai scintiller, dans la nuit sans égale,
Sur ce terrain d’amour aux rosiers si clément,
La rose du Calife et celle du Bengale,
Et mes tendres rosiers des soirs du lac Léman.

Un paon bien nonchalant, bien dédaigneux, bien grave,
Passant auprès de moi son temps inoccupé,
Enfoncera parfois dans les roses suaves
Son petit front étroit de beau serpent huppé.

Et pensive, j’aurai la paix douce et narquoise
Des dames que l’on voit ouvrir un si bel œil
Sur une vieille boîte en pâte de turquoise
Qui parfume et verdit comme un divin tilleul…