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les coteaux violets, cela rappelle une poésie que récite Julien :


Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur

D’aller là-bas vivre ensemble…

Mais notre jardin, à l’aurore, c’est vertueux, le petit cœur de chaque fleur est frais, tout est content d’être là, à sa place, immobile, de fleurir, de servir.

Les œillets d’Inde pensent : « Ah ! quelle surprise ! le soleil est chaque matin plus beau qu’on ne pensait ; d’un jour à l’autre on oublie comme il est beau, oh qu’il est beau !… »

Et les gros choux verts pleins de rosée me disent : « Ma sœur, nous serons doux et tendres pour votre beau déjeuner, à