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silence d’une cellule blanche, et, dans le lointain, l’été lourd et gonflé qui respire comme une colombe, tout cela fait un infini qui alanguit, qui étourdit…

Pourquoi, quand nous ne pouvons rien saisir de ce qui nous enivre dans l’espace, portons-nous notre main à notre cœur ?

C’est peut-être que tout notre désir est en nous-même.

La sœur Marthe et la sœur Colette ont ri ce matin lorsqu’elles m’ont trouvée arrêtée devant ce rosier et absorbée comme si j’entendais des voix.

— Vous avez l’air inspirée, ma sœur, a dit la sœur Marthe avec une voix allègre et légère.

Et la jeune sœur Colette riait bêtement.