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Il a continué d’une voix basse et brûlante :

— Je ne m’en irai pas, vos cris ne me font pas peur ; c’est vous qui avez peur, ma sœur, parce que vous savez bien que si je le voulais, que chaque fois que je le voudrais, vous détourneriez votre visage de Dieu, et de votre sécurité, et de votre paix, et que vous attacheriez sur moi des yeux qui s’accrochent au danger, au plaisir, à l’infini…

Et je lui ai répondu :

— Mais vous ne voyez donc pas qu’il y a dix mois vous êtes entré ici comme un lâche, comme un voleur…

Alors il s’est approché de moi avec un visage tout bouleversé, il s’est collé contre mes cheveux et il m’a dit :