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Julien, ne vous fâchez pas si je vous parle avec une voix faible et basse comme en ont les enfants qui ont dans la journée beaucoup crié.

Je n’ai plus de force.

Vous me demanderez encore de vous suivre ; je dirai oui, mais je ne le pourrais pas. Mes pieds ne me porteraient pas hors d’ici.

C’était un matin en mai : tout était si beau que les arbres chantaient. Mon couvent était frais, doux, parfumé comme l’intérieur d’un melon blanc.

Vous êtes venu. Il y avait dans la chapelle un tableau calme qui est là, qui ne regarde rien, la Vierge avec un petit enfant endormi.

C’est pour cela que vous êtes venu.