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des chansons, parce que, c’est vrai, la sœur Colette a une jolie voix.

— Alors, m’a raconté la sœur Colette, alors, un jour que je me promenais au coucher du soleil dans leur beau jardin, mon beau-frère qui s’appelle Jean m’a fait signe par la fenêtre de sa chambre ; il m’a dit : « Louise, — c’était mon nom avant d’être religieuse, — Louise, viens, j’ai quelque chose à te raconter. » Je suis montée ; il n’avait rien à dire, il a dit : « C’est parce que tu te fatigues ; tu marches toujours en te taisant, en rêvant à je ne sais quoi ; reste tranquille, assieds-toi là… » J’étais étonnée ; je me suis assise, il faisait froid dans la chambre de Jean, qui est au nord, et tout semblait triste. Je lui demandais : « Qu’est-ce que