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2 octobre.

Je me suis promenée dans le jardin avec toutes les autres religieuses. Nous avons ri. La ration de poires pour notre goûter ayant manqué aujourd’hui, j’ai proposé à mes sœurs de parler, chacune à son tour, en mangeant notre pain, des fruits que nous préférions, afin que ce fût devant nous comme un verger qui donnerait soif, et qui, aussi, rassasierait. Nous nous sommes disputées. Il y en a qui aiment surtout la pomme, odorante et gelée, ou les poires que l’on dévore si vite le matin sur l’arbre, qu’on ne sait pas si elles se précipitent en nous ou nous