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LA MORT FERVENTE


Mourir dans la buée ardente de l’été,
Quand parfumé, penchant et lourd comme une grappe
Le cœur que la rumeur de l’air balance et frappe
S’égrène en douloureuse et douce volupté.

Mourir baignant ses mains aux fraîcheurs du feuillage,
Joignant ses yeux aux yeux fleurissants des bois verts,
Se mêlant à l’antique et naissant univers
Ayant en même temps sa jeunesse et son âge.