Page:Noailles - Le Cœur innombrable, 1901.djvu/160

Cette page a été validée par deux contributeurs.
154
la tristesse dans le parc


Que nos deux âmes balancées
Se donnent leurs parfums secrets,
Et que le douloureux attrait
Joigne les corps et les pensées…

L’été, dans les feuillages frais,
S’ébat, se délasse et s’enivre.
Mais l’homme que rien ne délivre
Pleure de rêve insatisfait.

Le bonheur, la douceur, la joie.
Tiennent entre les bras mêlés,
Pourtant les cœurs sont isolés
Et las comme un rameau qui ploie.

Pourquoi est-on si triste encor
Quand le destin est favorable,
Et pourquoi cette inéluctable
Inclination vers la mort…