Page:Noailles - La domination, 1905.pdf/131

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
124
LA DOMINATION

que guérie, tandis qu’en ce moment elle se débat. »

Il lui écrivit chaque jour, est, bientôt, il reçut une lettre douce, qui demandait de l’amitié.

« Je n’en donne et n’en reçois pas, pensa Antoine ce n’est pas mon métier. »

Mais il écrivit qu’il lui proposait de tout son cœur cette amitié ; que près d’elle, dans son palais, il était farouche, défiant ; qu’il la suppliait de venir.

Elle vint. Épouvantée, irrésolue, elle entra chez lui pour se sauver de la rue, pour n’être pas vue, pour fuir.

Elle entra dans ses bras ouverts ; elle avait eu si peur qu’elle se serrait contre lui et pleurait. Le danger, elle l’avait connu dans la rue, devant la porte ; maintenant elle était sauvée, elle le remerciait. Après la honte d’être dehors, les yeux levés, cherchant un numéro, ce n’est rien de se trouver