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autorité avec laquelle il lui conseillait ou la dissuadait de faire telle ou telle chose, à la coquetterie enfin qu’il mettait à se plaindre pour ses moindres contrariétés, qu’il avait besoin d’elle et qu’il l’aimait.

Quelquefois elle eût souhaité plus de violence sur ce visage, l’âme plus déliée et plus abondante ; mais à d’autres moments la brusque pâleur du jeune homme la persuadait d’une énergie profonde et contenue.

Un jour, Henri, qui pourtant n’observait pas volontiers dans la vie, avait dit de lui : « Ce sont ces caractères-là, prudents et patients, qui sont les plus obstinés et veulent le mieux ce qu’ils veulent. – C’est cela », avait pensé Sabine. Elle s’était fait raconter par son mari l’existence de son cousin à Paris, existence travailleuse où l’amour n’avait pas de place ; et la jeune femme avait souri jusqu’au fond de son cœur tranquillisé.

Jérôme Hérelle, présenté par madame et mademoiselle de Fontenay à quelques-unes de leurs amies, les rejoignait maintenant dans les salons où elles allaient le soir, demeurait avec elles, et quand elles étaient parties se retirait aussi.