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poursuivit-il doucement, vous, ce n’est pas la même chose, vous savez mieux que les autres…

— Comme il est gentil tout d’un coup ! s’écria Sabine en regardant Marie.

Et ils rirent tous ensemble de l’inhabituelle flatterie de Jérôme.

Le soir, en rentrant dans sa chambre pour s’habiller à l’heure du dîner, après une courte promenade avec Marie dans le soleil de juin couleur de jonquille, Sabine fut surprise de trouver sur sa table une lettre que Jérôme Hérelle y avait fait porter.

C’était une lettre un peu enfantine, longue et sans nécessité, où les phrases respectueuses étaient soignées et compliquées. Quelques passages de descriptions ressemblaient à un devoir de style, d’une intention sentimentale. Et cette lettre s’achevait en suspens, se brisait d’une manière équivoque et habile.

Elle fit plaisir à Sabine, qui aimait à sentir son importance ; cela lui donnait de la joie et de l’orgueil physique.

La jeune femme s’habilla gaiement, et nouant ses cheveux devant son miroir, elle