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Il la pria de regarder doucement la vie, indifférente et drôle. Il l’assura des plaisirs prudents qui attendent l’observateur et l’amoureux de la nature.

Elle lui dit :

— Alors, docteur, le soleil et les soirs violets, et des bouts de nuit où semblent s’égoutter encore les lunes qui furent sur Agrigente et sur Corinthe, ne vous font pas un mal affreux ?…

Il dit que cela lui était très agréable, et Sabine comprenait qu’il considérait la nature comme le repos dominical, comme la grande salle d’air et d’azur où il se chauffait et se baignait. Elle ne la traitait pas ainsi ; elle la traitait comme un amant mystérieux pour qui elle mettait de belles robes.

Voyant la jeune femme si surprise et si triste, il lui demanda sur un ton de grande bonté si elle n’avait point de préoccupation et de tourment.

Elle réfléchit un instant, ne sachant pas si elle le dirait ou si elle ne le dirait pas, et puis elle répondit que non, et, prenant de la gaieté, elle parla de choses différentes, le visage si vif et