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aigre, vif et isolé, comme la baie du houx dans la neige, en hiver.

Tout le feuillage du parc, humide et bruni, et les fleurs des massifs, hérissées, effeuillées, penchées, prenaient l’émouvant aspect et le parfum mou de la mort végétale.

Il faisait froid, octobre approchait. Passant auprès du jardin potager, elle respira, dans le vent, la faible odeur des poires, des violettes, du réséda et de la verveine acidulée.

Elle sortit par la grille du parc et se trouva dans un chemin étroit, grossièrement pavé, qui pénétrait dans la campagne. Des poiriers et des pommiers penchaient au-dessus d’elle leurs branches entraînées par des petits fruits durs et avortés. Le soleil d’onze heures commençait de briller et de chauffer, et ce fut bientôt par-dessus l’automne comme un nouvel et clair été.

Au loin, les terrains, les collines, prenaient ces plans simplifiés, cette apparence espacée et peu touffue qu’on leur voit dans les estampes. Autour de la plus haute colline, les arbres, les petits hameaux montaient, semblaient partis en pèlerinage circulaire vers le sommet, et avaient