Août vint.
Il semblait à Sabine qu’elle était à Paris maintenant comme les Anglais sont à Genève, en excursion. Cette sensation l’amusait.
Philippe venait chez elle, elle allait chez lui, rue de Tournon c’était la demeure qu’elle préférait. Ils étaient libres.
— Voyez, – lui dit un jour Sabine, tandis qu’un vent doux du soir jetait dans la chambre, par la fenêtre ouverte sur un petit jardin, les feuilles jaunes et mortes de chaud, – voyez comme c’est bien que vous ne soyez pas parti. Qu’est-ce que je serais devenue, moi ?
Leurs mains traînaient l’une sur l’autre.
— Ne parlez pas de cela, répondit Philippe, je suis un fou, je suis abominable et fou !
— Pourquoi ? interrompit Sabine, vous ne leur seriez pas utile là-bas, ici vous travaillez, et je vous ai ; et vous m’avez, ajouta-t-elle avec un visage souriant, où glissait, en beauté, toute la certitude amoureuse.
— Mon amie, reprit-il gravement, si vous saviez comme je devrais être parti, comme je suis coupable, comme vous m’avez rendu faible et sans conscience, et méprisable à moi-même ! J’