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Elle fut triste le jour où Philippe lui annonça que sa femme venait de s’installer dans leur maison des Vosges, où son fils irait la rejoindre bientôt, et que lui resterait à Paris.

Elle ne put s’empêcher de dire :

— Mon Dieu, est-ce que cela leur fait beaucoup de peine ?

Mais elle était heureuse.

Henri de Fontenay, qui venait d’être élu député, s’était embarqué avec Pierre Valence pour une expédition scientifique le long des côtes marocaines.

Jérôme Hérelle, Marie et sa mère s’installaient dans l’Oise ; Sabine était libre ; nul ne l’avait querellée pour le goût qu’elle témoignait de rester seule, de flâner, de se reposer.

Philippe et elle vivaient dans le chaud Paris de juillet, aride ou trempé d’arrosage. Un vent ras tournait à terre ; les petites vagues de la Seine bleue, étourdie de soleil, étaient comme des pétales d’argent.

Philippe travaillait encore beaucoup. Lui et Sabine dînaient ensemble, se promenaient le soir. Les quais, les rues, les boutiques avaient des loisirs. Dans les rues silencieuses on entendait chanter