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Il semblait quelqu’un qui a plus de chance quand Sabine était heureuse, et qui supporte facilement d’en avoir moins quand elle ne l’était pas.

Quelquefois, le soir, le petit salon qui donnait sur le jardin de l’avenue s’emplissait, malgré les vitres closes, de l’odeur du dehors : odeur de nuit et de brouillard, à laquelle la cheminée mêlait un goût de cendre chaude. Et cela rappelait à Sabine des marrons qu’elle mettait dans le feu, quand elle était petite, et qui donnaient ce même parfum. Elle disait à Henri :

— Il faudrait avoir des enfants maintenant, pour jouer devant nous…

Elle avait espéré que son amitié avec madame de Rozée lui serait un soutien. Mais madame de Rozée écrivait peu, et seulement des lettres brèves et simples. Sa bonté était dans ses actes.

Pourtant Sabine vivait contente ; quelques mois passèrent ainsi.

Son mari entra un matin chez elle et lui dit :

— Tu vas faire quelque chose pour moi aujourd’