Page:Noailles - La Nouvelle Espérance, 1903.djvu/206

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et elle ajoutait : « N’est-ce pas ? » pour que l’autre dît oui et que ce fût une promesse, un pacte, ce qui pour elle était sérieux.

— Vous ne savez pas, reprenait Sabine, comme je suis bien près de vous ; je voudrais vivre sans vous quitter, ici ou à Lausanne protestante et studieuse, qui vous ressemble. Vous êtes bonne…

— Je ne suis pas bonne, affirmait Alice, car elle avait une idée de la perfection.

Toutes deux n’aimaient pas penser à leur départ, qu’elles sentaient proche, M. de Rozée devant aller passer l’hiver en Égypte.

Lorsqu’il fallut prendre une décision, Sabine préféra partir la première, pour ne pas voir la maison où elle avait été heureuse se fermer et les autres s’en aller.

Le jour de la séparation attrista les deux amies. Elles se quittaient pour longtemps, ne sachant pas si elles pourraient se retrouver le prochain été. On sentait que l’absence ne changerait rien au cœur fidèle de madame de Rozée. Elle était de la race de ces filles de François de Sales qui causent toute la vie avec leur enfant mort. Elle s’occupait que Sabine fût plus forte pour