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l’une d’elles, plus fine et plus balancée, un oiseau, gonflé de plumes, qui se reposait entre les aiguilles vertes et les petites pommes de pins. On n’entendait aucun bruit, ni dans la maison, ni dehors, seulement un crépitement latent, comme si le silence enregistrait l’heure et le temps, les buvait par petites aspirations régulières…

Et c’était vite le milieu du jour, vite le crépuscule, vite le soir à la campagne.


Le lendemain de l’arrivée de Sabine, madame de Rozée lui avait dit, en lui prêtant une ombrelle pour la conduire au jardin :

— Nous nous connaissons un peu à présent, appelez-moi Alice, oui ?

Et l’interrogation sur le mot « oui » était charmante, hésitante et autoritaire à la fois.

À voir M. de Rozée auprès de sa femme, la différence de leurs âges n’étonnait pas, tant il paraissait vif et heureux auprès d’elle plus grave et précocement mûrie.

Sabine savait peu de chose de la vie passée de sa nouvelle amie ; elle avait seulement appris par elle qu’ayant perdu ses parents de bonne heure