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ces choses, son cœur comprimé lèverait un prodigieux et mortel soupir.

Elle irait au travers de l’été, craintive de toute beauté, âme déserte où chante plus hautement le cri de l’oiseau, le cri des violons, toute voix du désir et de l’amour…

Que ferait-elle, quand serrée à la gorge par le souvenir et le regret, les yeux fixes et brûlés comme si un vent chaud y avait entraîné du sable, elle serait avec les autres à l’heure des repas, des promenades ?…

Le matin quand les jardins sont pareils à des ruches bruissantes, avec le soleil qui file sa toile de miel, et que les bassins d’eau luisent, frais au regard comme de la porcelaine, que ferait-elle de cette ivresse de l’âme à se prolonger, à se recréer, qui est l’appel de l’amour à l’amour ?

Pendant les blancs après-midi, dans les chambres aux volets fermés, au travers desquels la lumière glisse un peu, en bandes plates, comme des rames dans l’eau, que ferait-elle à entendre battre la vieille pendule de cuivre et de bois ?

Sa chambre, avec des fleurs sauvages dans les