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était si fort que Sabine se sentait arrêtée brusquement par la présence de l’odeur, prise dans son cercle dense ; et elle n’osait plus bouger, émue vraiment de se trouver dans ce royaume, dans cette ronde du parfum, comme au cœur même d’une rose énorme, car, de quelque côté qu’on se tournât, il y avait du parfum…

Apaisée, assise au milieu du feuillage, la tête levée, elle regardait, pendant les heures chaudes, l’infini glisser aux parois bleues du ciel imaginaire.

Mademoiselle de Fontenay, à qui sa belle-sœur ne parlait pas de ce qui la préoccupait, attribuait ces longs silences aux vagues langueurs et aux plaisirs secrets de cette âme difficile.

Et Sabine recommençait tout son rêve.

Jérôme lui avait écrit deux lettres qui étaient semblables aux lettres d’autrefois. Il annonçait qu’il arrivait dans les derniers jours d’août.

Elle se disait : « Puisqu’il vient, puisque après la faiblesse de l’adieu il vient, c’est qu’il m’aime davantage et définitivement. »

Retombant alors aux puérils soucis qui marquaient