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Ces rêves, ces soupirs, dans l’air sentimental
Des crépuscules,
Comme ils s’étirent, comme ils glissent et font mal,
Comme ils circulent !

Mais la belle nuée a dans l’ombre laissé
Couler son onde
Sur la tiédeur du soir, de trop d’amour blessé,
Ô paix profonde ;

Quel calme ! le silence et la bonne fraîcheur…
L’arbre s’égoutte ;
Nul bruit dans les maisons, closes comme des fleurs.
Rien sur la route ;

Et dans l’air trempé d’eau où plus rien n’est assis
De l’âme humaine,
Il se lève une odeur de lierre et de persil
Qui se promène…