Page:Noailles - L’Ombre des jours, 1902.djvu/78

Cette page a été validée par deux contributeurs.


TRISTESSE


Le cœur divin du soir, percé de rayons d’or,
Presse contre lui l’arbre et la belle colline,
L’air rose plein de gloire et de douceur s’incline
Jusqu’à la plaine lasse et faible qui s’endort.

Le tilleul, l’oranger, les sorbiers aux baies sures
S’émeuvent dans la brise, et leurs parfums stridents
Vibrent comme une harpe, et font comme des dents
Au cœur triste et profond une amère blessure.