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L’ABONDANCE


L’automne roux et las s’effeuille sur l’étang,
Voici la chute prompte et sèche de l’année,
On entend dans les bois l’âpre course du Temps
Sonner comme un sabot de bête éperonnée.

— Ah ne sois pas si triste et ne crains point l’hiver,
Tu ne sentiras pas sa froideur inactive ;
Les rosiers du jardin, la viorne, le buis vert
Refleuriront pour toi dans mon âme inventive.