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Et verrai-je un village heureux, avec sa foule
Des dimanches, flânant, et ses ruisseaux qui coulent
Près des enclos plantés de chanvre et de ciboules ;

Pourrai-je en respirant goûter l’odeur du temps,
Et me faire le cœur si tendre et si cédant,
Que les oiseaux de l’air viendront loger dedans ?

Ô petite, divine, auguste et grande terre,
Place des jeux, place des jours et du mystère,
Puisque l’humain désir en vous se désaltère,

Pourquoi faut-il que moi, je n’aie jamais cela,
Ce bon apaisement du corps content et las,
Et que toujours mon cœur vers vous vole en éclats…