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Je soupirais souvent à cause de cela
Pour qu’un peu de mon âme en souffle s’en allât.

Le soir tombait, un soir si penchant et si triste,
C’était comme la fin de tout ce qui existe.

Je voyais bien que rien de moi ne t’occupait,
Chez moi cette détresse et chez toi cette paix !

Je sentais, comprenant que ma peine était vaine,
Quelque chose finir et mourir dans mes veines,

Et comme les enfants gardent leur gravité,
Je te parlais, avec cette plaie au côté…

— J’écartais les rameaux épineux au passage,
Pour qu’ils ne vinssent pas déchirer ton visage,

Nous allions, je souffrais du froid de tes doigts nus,
Et quand finalement le soir était venu,