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Le jour, sous le platane ou l’if,
Tu chantais, et puis moins frivole,
Tu portais au pauvre une obole,
À Pan sylvestre, un fruit votif.

Mêlée aux autres jeunes filles
Tu courais entre les troupeaux
Laissant rouler sous ton chapeau
Tes cheveux couleur de vanille.

Tu riais sans cesse, le soir
Tu dansais jusqu’à la folie,
Les autres te trouvaient jolie,
Tu goûtais le flottant espoir.

Et quand ayant quitté tes voiles
Tu te couchais calme en ton lit,
Tu sentais, sur ton cœur molli,
Descendre toutes les étoiles.