Page:Noa noa - 1901.djvu/191

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
190
NOA NOA

en plumes rouges ; puis, reprenant aussitôt la forme humaine, bien que la truie et les plumes persistassent, ils s’approchèrent des deux amants, ces présents dans la main.

Oro et Vaïraümati accueillirent avec joie les deux augustes voyageurs.

La nuit-même, la truie mit bas sept petits, desquels on réserva le premier pour une destination ultérieure ; le second fut sacrifié aux Dieux ; le troisième, consacré à l’hospitalité et offert aux étrangers ; le quatrième fut nommé : Cochon de l’hécatombe en l’honneur de l’amour ; le cinquième et le sixième durent être gardés, pour multiplier l’espèce, jusqu’à la première portée. Enfin, on rôtit le septième tout entier, sur des cailloux chauds — à la mode maorie ainsi divinement inaugurée — et on le mangea.

Les frères d’oro retournèrent dans les cieux.

Quelques semaines ensuite, Vaïraümati dit à Oro qu’elle allait être mère.

Alors, Oro prit le premier des sept cochons, celui qu’on avait mis à part et se rendit à Raïatéa, au grand maraë, temple du Dieu Vapoa.

Là il rencontra un homme nommé Mahi, à qui il remit le cochon en disant :