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NOA NOA

Et, après bien des jours consumés en vaines recherches, il se disposait à retourner aux cieux, quand il vit, à Vaïtapé, dans l’ile de Bora-Bora, une jeune fille étrangement belle qui se baignait au petit lac d’Avaï Aïa.

Elle était de haute stature et tous les feux du soleil brûlaient et brillaient dans la splendeur de sa chair, tandis que tous les enchantements de l’amour sommeillaient dans la nuit de ses cheveux.

Oro, charmé, pria ses sœurs d’aller parler pour lui à la jeune fille.

Et il se retira, en attendant le résultat de leur ambassade, sur le sommet du Païa.

Les Déesses, en abordant la jeune fille, la saluèrent, louèrent sa beauté, et lui dirent qu’elles venaient d’Avanaü, district de Bora-Bora.

— Notre frère te fait demander si tu consens à être sa femme.

Vaïraümati — ainsi se nommait la jeune fille — examina les étrangères attentivement et leur dit :

— Vous n’êtes point d’Avanaü. Mais n’importe. Si votre frère est un chef, s’il est jeune, s’il est beau, qu’il vienne : Vaïraümati sera sa femme.

Téouri et Oaaoa remontèrent sans tarder au Païa pour apprendre à leur frère qu’il était attendu.