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et le ciel, la lumière et son empire, toutes les parties nobles, à ainsi parler, de la matière — où plutôt encore tous les éléments spirituels de la matière sont Taaroa. Cela est catégoriquement formulé en plus d’un texte, où l’on reconnaît la définition de l’esprit et de la matière. — Or, que signifierait, si mous en restions à cette définition, la proposition fondamentale de la Genèse maorie :

l’univers grand et sacré n’est que la coquille de Taamoa — ?

Ne faut-il dans cette proposition constater la croyance initiale en l’unité de substance, comme, dans la définition et le départ de l’esprit et de la matière, l’analyse des manifestations doubles de cette substance unique ? Pour rare que soit un tel pressentiment philosophique chez des Primitifs, il ne s’en suit pas qu’on en doive récuser l’évidence. On voit bien que, dans l’action du Dieu qui créa le monde et qui le conserve, la théologie océanienne observe deux termes : la cause génératrice et la matière fécondée, la force motrice et l’objet mû, l’esprit et la matière ; on voit bien aussi que, dans le parallélisme constamment sous-entendu de l’esprit lumineux avec la matière sensible qu’il vivifie, il faut reconnaître, à travers les unions successives de Taaroa aux diverses représentations d’Hina, l’influence perpétuelle et variée du soleil sur les choses, et, dans les fruits de ces unions, les modifications