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naturelle ; les Poüaras, âmes des enfants qu’on tuait à leur naissance et qui revenaient dans le corps des sauterelles.

Les génies sont des divinités supposées, ou plutôt sciemment imaginées par l’homme. À tel animal, à tel objet, sans motif apparent, sinon réel, de choix, il attribue le sens divin, et, dès lors, il le consultera dans toutes les circonstances importantes : un arbre, par exemple. — Il y a peut-être là une trace de la métempsycose indienne, que les Maories ont très probablement connue. Leurs chants historiques et leurs légendes abondent en fables où l’on voit les grands Dieux revêtir la forme des animaux et des plantes.

Après les Atuas et les Oromatuas viennent, au dernier rang de la hiérarchie céleste, les Tiis.

Ces fils de Taaroa et d’Hina sont très nombreux.

Esprits inférieurs aux Dieux, étrangers aux hommes, ils sont, dans la cosmogonie maorie, intermédiaires entre les êtres organiques et les êtres inorganiques, défendant contre les usurpations de ceux-là les droits et prérogatives de ceux-ci. Voici leur origine.

Dormait Taaroa avec Hina, et d’eux naquit Tii.

Dormait Tii avec la femme Ani (désir), et d’eux sont nés : Désir-de-la-nuit, messager des ténèbres et de la mort ; Désir-du-jour, messager de la lumière et de la vie ; Désir-des-Dieux,