Page:Noa noa - 1901.djvu/118

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
117
NOA NOA

VI

Ô nouvelle beauté de l’Autrefois vital !
Ô sur ce bord de l’infini marchant sans peine,
Simple, vivre la vie ancienne, heureuse, humaine !
Ô libre, sans souci de demain et d’hier,
Se donner ! Se donner comme l’eau, comme l’air !
Mirer le monde en soi, rayonner dans les choses,
Avoir pour âme lame héroïque des roses !

source d’Autre/bis qui chantes, je t’entends,
Source mystérieuse, eau divine des temps,
Et maintenant que sur la plaine et sur mon âme
L’Arbre maudit ne verse plus son ombre infâme
— Remords et désirs, mots et fumée — occident —
Je viens à toi, l’esprit calmé, le cœur ardent,
Déjà riche de les bienfaits, Mère, ô Nature,
Pour t’offrir fièrement l’âme que tu fis pure.