Page:Noa noa - 1901.djvu/112

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
111
NOA NOA

IIII

Dans la plaine et les monts, dans la mer et les îles,
Et bien loin au fond des sept lieux : dans l’au delà,
Quand sur sa base enfin le géant oscilla,
Un cri vibra de joie et d’attente fébriles ;

Et quand, laissant dans l’air l’écho râle d’un glas,
Il accabla le solde sa grandeur stérile,
La tempête fondit sur le mort et de mille
Promptes flèches de foudre et de sang le cribla :

Cependant que du tronc fuyait la foule affreuse
Des démons expirants dont les voix douloureuses
Clamaient vers la clarté : — Le Dieu l’an est vivant !
Et que du pied de l’Arbre une source soudaine

Jaillissait, radieuse, amoureuse, sereine.
Et déjà s’y mirait l’or du soleil levant.