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NOA NOA

      Périsse la Mort et vive la Vie !
      Non pas la pitié, mais l’horreur t’oublie :
      Retourne à la nuit, messager d’effroi,
      Car l’odeur du mal émane de toi.

      Car tu n’as plus rien de l’aïeul splendide
      Qui verdoyait clair sur le ciel limpide,
      Debout dans sa grâce et dans sa vigueur,
      Somptueux bouquet d’une seule fleur.

      On le vénérait, lui, l’Ancien, le Sage !
      Ses rameaux puissants, sur le passage
      À leur ombre sûre au loin abrité,
      Avec la fraicheur versaient la bonté.

      Quel Dieu malfaisant, par quelle nuit morne
      Dressa ton opprobre, ó fatale borne
      Que la peur signale et signe le deuil,
      Aux lieux où fleurit tant de juste orgueil ?

      Il ne sort de toi que bruits de mensonges.
      Des exhalaisons putrides de songes