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donnons par contre à bon compte les " beaux sentiments ".

Y a-t-il égarement plus dangereux que le mépris du corps ? Comme si, avec cet égarement, toute l'intellectualité n'était pas condamnée à devenir maladive, condamnée aux vapeurs de l'" idéalisme " !

Tout ce que les chrétiens et les idéalistes ont imaginé n'a ni queue ni tête: nous sommes plus radicaux. Nous avons découvert le " plus petit monde ", qui est celui qui décide de tout et partout...

Le pavé des rues, le bon air dans la chambre, la nourriture comprise selon sa valeur; nous avons pris au sérieux toutes les nécessités de la vie et nous méprisons toutes les attitudes des " belles âmes " comme une espèce de " légèreté " et de " frivolité ". - Ce qui a été méprisé jusqu'à présent est considéré en première ligne.

466.

Au lieu de l'" homme de la nature " de Rousseau, le XIXe siècle a découvert une image véritable de l'"homme", - il a eu le courage de cette découverte... En somme, on a rétabli, de la sorte, l'idée chrétienne de l'" homme ". Ce de quoi on n'a pas eu le courage ç'a été précisément d'approuver cet " homme par excellence " et de voir garanti par lui l'avenir de l'homme. De même,