Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/139

Cette page n’a pas encore été corrigée

fausse autonomisation de l' " individu " sous forme d'atome;

2) d'une appréciation de troupeau qui condamne le désir de rester atome et y voit un coté d'inimitié;

3) la conséquence c'est la victoire sur l'individu par le déplacement de son but;

4) dès lors il semblait y avoir des actions qui se niaient elles-mêmes; on imaginait autour d'elles toute une sphère de contradictions;

5) on demandait: dans quelles actions l'homme s'affirme-t-il le plus fortement ? C'est autour de ces actions (de sexualité, d'avidité, d'ambition, de cruauté, etc.), que l'on a accumulé les anathèmes, la haine, le mépris: on croyait qu'il existait des instincts non-égoïstes, on réprouva tous les instincts égoïstes, on exigea tous ceux qui étaient altruistes;

6) qu'avait-on fait, en conséquence ? On avait mis au ban les instincts les plus rigoureux, les plus naturels, davantage encore, les seuls instincts réels; - il fallut, dès lors, pour qu'un acte devînt louable, y nier la présence de pareils instincts: - énorme falsification psychologique ! Toute espèce de " contentement de soi " avait même encore besoin de se rendre possible en se faisant mal interpréter sub specie boni. Au contraire: la classe qui tire avantage de prendre à l'homme le contentement de soi (les représentants de l'instinct de troupeau, par exemple le prêtre et le philosophe) sut montrer d'une