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L'erreur psychologique, dont est sortie l'opposition entre l'idée " moral " et " immoral "; le " désintéressement ", l'" altruisme ", le " renoncement à soi " - tout cela est irréel et imaginaire.

Dogmatisme erroné par rapport à l'" ego ": celui-ci, pris au point de vue atomique, dans une fausse opposition avec le " non-moi "; de même le moi dégagé du devenir, comme quelque chose qui est. La fausse substantialisation du moi; celle-ci (dans la croyance à l'immortalité personnelle) est mise au rang des articles de foi, principalement sous la pression de la discipline religieuse et morale. Après cette séparation artificielle, cette déclaration d'autonomie du moi, on avait devant soit une contradiction de valeurs qui semblait irréductible: le moi individuel et l'énorme non-moi. Il semblait évident que la valeur du moi individuel ne pouvait résider que dans son rapport avec l'énorme " non-moi " à quoi il se subordonnait pour n'exister qu'à cause de lui - Là, les instincts de troupeau étaient déterminants. Rien ne s'oppose plus à ces instincts que la souveraineté de l'individu. Mais, en admettant que le moi existe en tant que chose en soi, il faut précisément que sa valeur réside dans la négation de soi.

Nous nous trouvons donc en présence: 1) d'une