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III. La philosophie comme expression de la décadence

232.

Critique de la philosophie grecque. — L’apparition des philosophes grecs depuis Socrate est un symptôme de décadence ; les instincts anti-helléniques prennent le dessus… Le " sophiste " est encore entièrement hellénique - de même Anaxagore, Démocrite, les grands Ioniens -, ceux-ci comme forme de transition. La polis perd la foi en sa culture, considérée comme la seule vraie, à son droit de domination sur les autres polis… On échange les cultures, c’est-à-dire " les dieux ", — on y perd la foi en la seule prérogative du deus autochthonus - Le bien et le mal, d’origines différentes, se mêlent : la frontière qui sépare le bien et le mal s’efface… Alors vient le " sophiste "… Le " philosophe ", par contre, est réactionnaire : il veut la vertu ancienne. Il voit les ra