comme des oiseaux timides — mais confiantes en celui qui avait confiance !
Oui, créés pour la fidélité, ainsi que moi, et pour la tendre éternité : faut-il maintenant que je vous dénomme d’après votre infidélité, ô regards et moments divins : je n’ai pas encore appris à vous donner un autre nom.
En vérité, vous êtes morts trop vite pour moi, fugitifs. Pourtant vous ne m’avez pas fui et je ne vous ai pas fui ; nous ne sommes pas coupables les uns envers les autres de notre infidélité.
On vous a étranglés pour me tuer, oiseaux de mes espoirs ! Oui, c’est vers vous, mes bien-aimés, que toujours la méchanceté décocha ses flèches — pour atteindre mon cœur !
Et elle a touché juste ! car vous avez toujours été ce qui m’était le plus cher, mon bien, ma possession : c’est pourquoi vous avez dû mourir jeunes et périr trop tôt !
C’est vers ce que j’avais de plus vulnérable que l’on a lancé la flèche : vers vous dont la peau est pareille à un duvet, et plus encore au sourire qui meurt d’un regard !
Mais je veux tenir ce langage à mes ennemis : Qu’est-ce que tuer un homme à côté de ce que vous m’avez fait ?
Le mal que vous m’avez fait est plus grand qu’un assassinat ; vous m’avez pris l’irréparable : — c’est ainsi que je vous parle, mes ennemis !
N’avez vous point tué les visions de ma jeunesse