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les moyens. Vos péchés passés, vos infidélités présentes, votre peu de talent et capacité dans votre emploi, toutes ces choses, dis-je, vous doivent servir à vous rendre vile à vos yeux, et pour cela, ne laissez point échapper d’action soit haute soit basse que vous ne les fassiez dans un esprit d’anéantissement de vous-même. Considérez avec attention votre incapacité, (p. 68) ce que vous pouvez faire sans l’aide de Dieu, ce que vous avez fait quand il vous a abandonnée à vous-même, et qu’est-ce que vous pouvez recueillir de votre fond. À l’égard des créatures, tenez pour suspectes toutes les paroles dites à votre louange, et pour votre approbation. Prenez-les comme des purs châtiments de vos péchés, et vous en humiliez devant Dieu ; ne vous produisez que par charité et obéissance, surtout à des emplois où il y a de l’éclat. Croyez-vous toujours capable d’empêcher la gloire de Dieu. Regardez-vous comme un vil instrument dans la main de Dieu, de quoi il daigne se servir, et peut-être les plus belles de vos actions sont (p. 69) en abomination devant lui, et que toutes les actions que vous faites ne lui sont agréables qu’autant qu’elles sont faites dans un plus grand anéantissement de vous-même.