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l'amour de toutes les choses créées, pour n aimer que Dieu seul; c est aussi ce qui les doit continuellement animer à la charité envers le prochain, ne désirant que le salut des âmes ; ainsi que Jésus-Christ a fait dans tout les états de sa vie et les mystères qu’il a opérés.

Le zèle doit toujours animer leur courage dans la vue de celui de Jésus-Christ et des saint Apôtres ; ne se rebutant point pour le peu de profit qu’elles remarqueront de leur travail. Ce zèle doit être doux et paisible, se ressouvenant de la longanimité et infinie patience de Dieu à attendre les pécheurs les plus endurcis, les plus ingrats et les plus aveugles ; considérant que l’ ouvrage du salut n’est pas l’ œuvre d’un jour, ni de la créature, mais de Dieu et de toute la vie ; et pour cela elles doivent plus prier et gémir que parler.

La discrétion est nécessaire dans la communication spirituelle avec le prochain, non seulement pour ne pas blesser la prudence, mais encore pour découvrir les besoins (p. 147) d’un chacun et donner les avis conformes à leur vertu et capacité ; autrement, on fait un grand tort aux âmes qui, pour se fier aux connaissances que Dieu nous donne, se peuvent égarer ou retarder dans les voies de leur salut.

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Mais si ce discernement est nécessaire, la franchise ne l’est pas moins ; c’est pourquoi elles tâcheront de faire paraître dans leurs paroles une grande simplicité qui fasse connaître quel’ esprit de Dieu règne en elles, s’éloignant de tout déguisement et artifice, et par ce moyen, elles gagneront plus d’âmes à Dieu, qu’elles ne feraient par de beaux discours et des paroles étudiées, et de plus elles attireront les bénédictions du ciel sur ce qu’elles entreprendront.

Elles s’appliqueront beaucoup à ne jamais parler dans des termes qui donnent tant soit peu de mépris de la conduite des hommes d’Église, quand même on les trouverait en faute, mais amoindrissant toujours ce qu’ils auraient dit ou fait mal à propos. Elles prendront garde aussi de ne jamais dire ce qu’elles auront appris, sinon aux personnes qui sont obligées d’y apporter le remède ; c’est là un point de très grande conséquence, où la prudence et la discrétion doivent paraître.

Elles supporteront avec patience les défauts du prochain, leur grossièreté et leur peu d’éducation dans les instructions ; cela n’empêchera pas qu’elles ne soient fermes à reprendre le vice et ne souffrir aucun péché, ni ce qui en pourrait donner la moindre occasion.

Elles garderont un secret inviolable pour tout ce qui leur aura été dit en particulier ; ne faisant connaître en aucune manière qu’elles sont aver-