Page:Nicolas Roland, Guide spirituel et fondateur.pdf/306

Cette page n’a pas encore été corrigée

gées de parler, elles cherchent des raisons (p. 63) qui, en convainquant les autres, les convainquent aussi elles-mêmes.

Celle qui est chargée des novices, ne doit point se rebuter, quand il lui semblerait que ses filles n’avancent pas dans la vertu comme elle souhaiterait ; elle doit pour lors redoubler ses soins, sa vigilance et ses prières, et abandonner le succès à Dieu. Elle doit faire le rapport fidèle à la Communauté, ou au Conseil et au Supérieur quand il le faut, de ce qu’elle aura remarqué dans ses filles ; elle ne doit pour lors envisager que le bien de la Communauté et ne se point laisser aveugler par aucune vue humaine, ni éblouir par quelques talents extérieurs ; mais regarder Dieu purement et le bien de la maison. Elle doit prendre garde aux termes dont elle se sert, dire la vérité nûment sans user de paroles ou trop faibles ou trop fortes, pour faire pencher du côté où elle même incline.

U,0T31,6

Elle continuera ses soins pour contribuer à 1’ avancement spirituel de celles qui, après l’année de probation, demeureront encore deux ans au noviciat suivant les Constitutions. Elle tâchera de les fortifier dans les vertus de leur sainte profession, leur en fournira autant qu’elle pourra les occasions. Elle assemblera chaque semaine une fois les unes et les autres ; c’est-à-dire, tant celles qui n’ont pas encore fait leurs vœux, que celles qui les ont faits, pour leur faire un entretien de piété dans lequel elles’ appliquera à leur inspirer 1’ esprit de la maison ; c’est-à-dire, un esprit de simplicité, de mort à soi-même et aux créatures ; elle ne souffrira rien dans ses filles qui ressente 1’ esprit du monde, elles’ appliquera à déraciner les restes funestes de ce dangereux esprit que pourraient apporter celles qui en sortent. Si donc elle en remarquait quelques-unes dont 1’ esprit fût altier et superbe, qui s’ en fasse accroire pour ses talents, ou pour sa naissance, elle s’ appliquera à l’humilier en lui donnant les emplois les plus bas et lui faisant pratiquer d’autres humiliations, selon sa prudence et discrétion. Elle ne souffrira (p. 64) en elles aucune semence de division ; mais elle veillera avec soin qu’elles gardent toujours entre elles des règles d’honnêteté ; elle leur inspirera une grande charité les unes pour les autres et à se rendre service mutuellement ; s’il y avait eu quelques paroles qui eussent blessé tant soit peu la charité et qui aient été dites, elle regardera ce commencement de division comme un mal dangereux dont il faut arrêter le progrès ; elle imposera à celle qui lui paraîtra la plus coupable une pénitence proportionnée à sa taure et à ses forces.