Page:Nicolas Roland, Guide spirituel et fondateur.pdf/305

Cette page n’a pas encore été corrigée

U,0T31,4

Elle ne doit donner à ses novices que des épreuves qui édifient la Communauté sans les rendre ridicules, évitant de leur faire faire des choses qui servent plutôt à divertir celles qui les voient qu’à humilier celles qui les font. Elle ne leur fera jamais faire des choses qui excitent la risée ; mais elle les occupera aux emplois les plus bas de la maison, les plus dégoûtants et auxquels l’orgueil humain ou l’amour-propre a plus de répugnance. Elle ne doit pas leur donner des épreuves trop fortes et indiscrètes qui les rebuteraient et leur Ôteraient la confiance qu’elles doivent avoir à leur Maîtresse.

Elle ne les épargnera pas non plus et prendra garde qu’elles ne s’ attachent point à elle d’un amour trop naturel. Elle doit être un moyen pour les porter à Dieu, et ce serait leur faire un très (p. 62) grand ton si elles s’arrêtaient en chemin. Si donc elle voyait que ses filles s’ attachassent et se liassent à elle d’un amour trop naturel, elle tâchera de rompre ces liens d’une amitié trop humaine, en leur témoignant un peu de froid, en refusant de les entendre et les renvoyant à la Supérieure ; se gardant toutefois de leur faire connaître qu’on s’aperçoit bien qu’elles s’attachent à elle : car cela serait plus propre à fortifier ces liens qu’à les rompre.

Elle ne doit pas indifféremment user des mêmes épreuves envers routes ses filles ; mais elle doit les proportionner à leurs forces, à leur grâce et à leur vertu. Il faut aussi prendre le temps favorable pour faire ces épreuves : car rien n’est si dangereux que de les faire à contretemps.

U,0T31,5

Avoir en toutes choses beaucoup de rapport avec la Supérieure et n’agir que de concert avec elle ; s’entendre ensemble pour éprouver les novices, en rebuter quelques unes, afin qu’elles aient recours à la Supérieure, en accueillir d’autres que la Supérieure aurait rebutées par épreuve. Quand une fille n’est pas encore capable d’une forte épreuve, la faire en sa présence sur une autre qui a plus de vertu, afin qu’entrant en confusion de ce qu’on punit dans une autre une faute dont elle se reconnaît coupable, elle entre en confusion de sa faute et fasse pénitence.

Un excellent moyen que donnait Saint François Xavier pour faire profiter les novices, c’est de les obliger de dire devant leurs Sœurs quelque chose sur les vertus qu’on a reconnu leur être plus nécessaires, ou sur les vices où on les voit plus enclines ; et les avenir de cela un jour ou deux auparavant, qu’un tel jour dans la récréation, ou ailleurs, elles diront quelque chose à leurs Sœurs touchant l’obéissance, l’humilité, la simplicité, ou autres vertus suivant leur besoin ; cela fait qu’étant obli-