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ration pour obtenir ensuite une grâce plus grande. En effet, c’est se mettre dans une très mauvaise disposition que de s’abandonner aussitôt sans réserve aux occupations du dehors. Parlez peu, demeurez dans la retraite et jouissez de votre Dieu : car vous possédez celui que le monde entier ne saurait vous ravir. « C’est à moi qu’il faut vous donner entièrement : de sorte qu’affranchi désormais de toute sollicitude, vous ne viviez plus en vous, mais en moi ».

« Qui me donnera, Seigneur, de vous trouver seul, de vous ouvrir le fond de mon cœur et de jouir de vous comme le désire mon âme ?… Ce que j’implore, ce que je désire, c’est d’être entièrement uni à vous, d’arracher mon cœur à toute créature, et, par la sainte communion et la fréquente célébration des divins mystères, d’apprendre à goûter les choses célestes et éternelles. Ah ! Seigneur mon Dieu, quand serai-je tout entier uni à vous, absorbé en vous, et tout dépouillé de moi-même Vous en moi et moi en vous ! faites que nous restions toujours unis de la sorte !… Vous êtes véritablement le pacificateur de mon âme : en vous se trouvent la paix souveraine et le vrai repos ; hors de vous il n’y a que travail, et douleur, et misère infinie… Y a-t-il sous le soleil une créature aussi chérie que l’âme fidèle, en qui Dieu daigne entrer pour la nourrir de sa chair glorieuse ? grâce ineffable ! ô condescendance inouïe ! ô charité sans bornes que Dieu témoigne singulièrement à l’homme ! Que rendrai-je au Seigneur pour cette grâce, pour cet amour si merveilleux ? Je ne puis rien faire de plus agréable que de livrer à Dieu tout mon cœur et de m’unir intimement à lui. Alors mes entrailles seront émues de joie quand mon âme sera parfaitement unie à Dieu. Alors il me dira : Si vous voulez être avec moi, je veux être avec vous. Et je lui répondrai : Daignez, Seigneur, demeurer en moi ; je désire vivement être avec vous : c’est tout mon désir que mon cœur vous soit uni »[1].

À l’Agneau divin, qui a été immolé pour nous, et qui, par son sang nous a rachetés de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation, soient la bénédiction, la gloire, la sagesse, l’action de grâces, l’honneur, la puissance et la force dans les siècles des siècles ! Amen ! Alléluia ![2]


  1. De Imitat. Christi, 1. IV, c. xiii. — Traduction de Mgr Darboy.
  2. Apoc. V, G, y. VI r, 12.