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solennité de la station dans son entier comprenait trois parties : la réunion dans une église convenue, la procession vers la station, et la célébration du saint sacrifice dans cette église. Le clergé et le peuple se rassemblaient d’abord dans une église, où l’on commençait la solennité par le chant des psaumes et une prière du célébrant. Cette réunion préparatoire se nommait Collecta[1]. De là, on se rendait processionnellement à l’église de la station : la croix (crux staiionaria)[2] marchait en tête ; pendant le chemin on chantait des psaumes, et, près de la station, les litanies des saints. Ces processions furent souvent appelées Litaniæ, c’est-à-dire supplications, prières, processions[3]. Dans l’église de la station, le Pape prononçait ordinairement une homélie, et l’on célébrait le saint sacrifice.

La plupart des stations étaient unies à des jeûnes et à des pénitences[4] : elles avaient lieu dans l’Avent, le Carême, aux Quatre-Temps, aux Vigiles, et dans les circonstances par

    quisque privalim in locum indiclum se recipit ; soleranis vero, cum solemni more, decantandolitanias aliasque preces, Pontifex aliique omnes€0 sese recipiunt. l’rocessiones solemues pnecedit collecta, id est, coadunatio clericorum in una ecclesia, m ex ea, quasi agmine facto, in locum stalionis procedatur : sic dicta, quod in eo loco clerus cura populo colligatur ad faciendam processionem solemnem. VA quia in loco ubi fit collecta oralio super populum fundilur anle processionem, inde fit, quod ejusmodi orationes etiam collectée appellantur, quoniam super coUecvam populi fiunt, dura coUigitur, ut procédât de una ecclesia in aliam ad stationem faciendam, ut loquitur JSIicrologus, in cap. 111 » Mabillon, in Ordin. lîoinan. Commentar. prœvius, v (Migne, lora. lxxviii, p. 866).

  1. Ainsi, par exemple, pour le mercredi des Quatre-Temps, on lit :. « Feria IV, Statio ad tSanctam Mariam Majorera. Fit collecta ad Sanctum Pelrum ad Vincula in Eudoxia ». Onlo Rom. XI, n. 10.
  2. Cette croix processionnelle (crux stationaria vel slatio7ialis) était portée par un diacre ou un sous-diacre nommé staurophoras ou clraconarins {vexillifer, qui fert vexilhim ubi est draco depictus). A S. Jean de Latran, la cathédrale de Rome, se trouvent deux de ces antiques croix de station, que l’on emploie encore aujourd’hui dans les processions.
  3. Le mot litaniœ (), iTa !, }, iTavîTa, rogationes, stipplicationes, preces ferventes, processiones) désignait d’abord toute supplication ; il s’appliqua plus tard en pariiculier aux prières publiques où l’on invoquait les saints et que l’on récitait dans les processions. « Preces, quibus invocatione Dei et sanctorura desideratam nobis divinte propilialionis abundantiam efflcacius impetramus » (Quarti). 11 fut ensuite donné à ces processions elles-mêmes. La seule invocation : Kyrie eleison, est parfois appelée Litania ou Letmiia, comme dans la règle de S. Benoît et dans les Ordines Romani.
  4. Aussi le mot statio désigne aussi le jeûne, et les dics stationum sont des jours de jeûne.