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Le piètre qui célèbre est encensé ensuite, et en cette circonstance il l’est seul ; et, comme représentant visible de Jésus Christ, le grand prêtre invisible, on l’encense à trois reprises.

Ce premier encensement s’adresse surtout à l’autel[1]. Cette atmosphère toute céleste et consacrée le caractérise comme le lieu du sacrifice, afin que la victime et les prières qui accompagnent son oblation montent au ciel comme un parfum d’une agréable odeur. Toute cette cérémonie de l’encensement, si édifiante, si solennelle, doit exciter dans les assistants une dévotion plus vive, et les avertir que, de même que l’encens se consume sur des charbons ardents, ainsi leur vie doit se consumer, comme un précieux holocauste, dans les flammes de la charité, pour la gloire et au service de Dieu.

§ 36. — L’introït[2].

I. — En tête de beaucoup des messes du missel, on rencontre un titre singulier, qui mérite une courte explication. On lit, par exemple : Statio ad Sanctum Petrura, « station à l’église de saint Pierre » ; — Statio ad Sanctam Cœciliam, « station à l’église de sainte Cécile au Transtevere ». Ces mots indiquent la station, ou l’église dans laquelle on célébrait autrefois à Rome en ce jour la fête dont il s’agit. Les stations étaient des réunions religieuses établies à des jours fixés et dans des églises déterminées par le clergé et le peuple de la ville de Rome pour y célébrer solennellement le culte divin[3]. La

  1. L’autel tout entier est encensé, autant qu’il est possible de le faire. La partie posiérieure de l’autel reçoit six coups d’encensoir, dans la direction des six chandeliers placés à égale distance. « Incensat altare, ter ducens thuribulum fequalidistantia, proutdistribuuntur candelabra (Rubr. Miss. Rom.). On n’encense pas les chandeliers eux-mêmes (Lebrun, Explication, etc., part. I, art. 9.
  2. Dans le rite ambrosien, l’introduction à la messe se nomme ingressa ; dans le rite mozarabe, officium {ad niissam) ; dans l’ancienne liturgie gallicane, prœlegere ou antiphona ad prœlegendum. On lit dans Amalaire : « Officium quod dicitur introitus missaî. habet initium a prima antiphona, quse dicitur introitus. et flnitur in oratione, quœ a sacerdote dicitur ante lectionem ». De Offic. eccl., I. III, c. v.
  3. « Statio hoc loco sumitur pro concursu populi ad locum indictum, id est, ad ecclesiam, in qua processio clericorum consistit siatis diebus ad statas preces faciendas. Antiquus quippe in urbe rilus est, ut cerlis diebus clerus Romanus in unam aliquam ecclesiam conveniat supplicationis causa, ubi sacra fiunt aliaque divina ofticia. Gleri Romani processio in illas stationes duplex est, solemnis aut privata. Hsec fll, cum unus-